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Par Audrey Darbost, co-référente REV Auvergne Rhône-Alpes

Être végane ou ne pas être végane ? Telle n’est plus la question pour moi, j’ai décidé de défendre le vivant depuis plus de 10 ans. A mon sens, devenir végane est un acte militant aussi bien éthique qu’écologique. De ce fait, j’ai adhéré à la REV, seul parti politique antispéciste, abolitionniste et qui défend la sentience animale. S’il n’est évidemment pas indispensable d’être végane pour adhérer, cela semble une suite logique étant donné les valeurs portées par notre programme.

Honnêtement, il n’est pas rare que je sois agacée par certains arguments ou excuses entendus pour ne pas mettre ses convictions en accord avec ses actes. Cependant, il faut avoir conscience de la réalité à laquelle les personnes en transition vers une consommation éthique sont confrontées. 

Qu’en est-il de la facilité d’être végan.e.s. au quotidien dans notre société ?

Une disparité géographique et économique évidente

Résidant dans une ville moyenne à 1h de Lyon, j’ai été émerveillée par toutes les propositions de restaurants et pâtisseries véganes accessibles lors d’un déplacement de travail sur Paris. Une fois dans la capitale, plus besoin de chercher un restaurant qui aurait l'amabilité de nous proposer un monticule de salade avec deux poivrons dessus au prix d’un plat du jour copieux. Croyez-moi, j’ai été émue de pouvoir manger un pain au chocolat végane, chose que je n’avais pas faite depuis plus de 10 ans (1).

L’apposition du label “vegan” sur un produit est également souvent synonyme de prix majorés. Une alternative au foie gras à 14€ les 100g est inaccessible pour beaucoup d’entre nous, et ce de manière plus évidente encore que l’accès aux mets dits “de fêtes” omnivores. La différence s’explique souvent par des fabrications artisanales produites en faible quantité. Il s’agit de l’offre et de la demande, plus nombreux et nombreuses nous serons, plus l’accessibilité à des produits véganes sera facilitée (comme en Allemagne où le nombre de véganes a été multiplié par 16 en 10 ans et où l’offre a dû s’adapter). 

Il est fréquent d’entendre chez les militant.e.s antispécistes, à juste titre certes : “quand on veut on peut, nous n’avons pas d’autre choix pour les sans-voix”. C’est exactement ce principe que j’applique dans mon quotidien. Ceci étant dit, il faut aussi savoir entendre le poids et la difficulté d’un tel choix de vie. Il est d’une évidence pure qu’être végane à Paris, et certainement dans les grandes villes, est plus simple qu’en province et particulièrement dans les petits villages.

S’affirmer durant les fêtes 

Alors si vous avez conscience que devenir végane n’est pas un choix personnel mais une nécessité vitale pour tous les êtres sentients, faites votre maximum. Il n’est pas question d’être parfait.e.s et irréprochables, mais de faire de son mieux. Il nous faut tenir sur le long terme, montrer que franchir ce cap est facile et atteignable par tous et toutes. Nous devons donc garder notre énergie. Faire une entorse par méconnaissance de la composition d’un plat ou pour toute autre raison qui vous appartient n’est pas un drame en soi. 

Les fêtes de fin d’année arrivent et avec elles les tablées de plats qui révulsent les véganes de part l’horreur sous-jacente. Il va falloir beaucoup de courage et de diplomatie pour ne pas arriver à table avec une vidéo d’abattoir ou un pull “viande = cadavre”, je le sais. Vous y arriverez. Apporter un plat fait maison, simple mais bon, sera la meilleure réponse. Prenez plaisir à ce que vous mangez sans vous préoccuper des autres. Aucune brigade du véganisme ne viendra vous sermonner si vous prenez une cuillerée de la bûche de Mamie. Faire face à la pression sociale, aux moqueries, à la difficulté d’accéder à un bon repas végane pour une multitude de raisons peut être épuisant moralement. 

Chaque militant et militante doit composer avec un contexte social, économique, géographique différent. Nous ne sommes pas touché.e.s de la même manière par les remarques acerbes du tonton boucher ou par les inquiétudes infondées pour notre santé de maman. En tenant sur la distance, cette pression sociale diminue. Les mentalités évoluent, être végétarien.ne aujourd’hui n’attire pratiquement plus de remise en question. Les attentions se focalisent désormais sur les personnes véganes, mais je suis convaincue que l’évolution de la société va vers une banalisation de l’alimentation végétale. Ceci est la première étape avant de prendre l’ascendant sur la consommation omnivore. Il le faut.

Ne soyez pas parfait.es, faites de votre mieux.

Si j’ai un conseil à vous donner, faites de votre mieux, n’ayez pas peur d’être jugé, portez vos certitudes du mieux que vous pouvez aussi loin que vous le pouvez. Personne ne vous demande d’être parfait.e, ne vous mettez pas ce poids sur les épaules, soyez simplement au plus proche de vos convictions, c’est ainsi que vous ferez changer le monde. 

Manger végétalien et plus largement être végane est un acte militant fort en soi. Le vivant a besoin de vous en forme et restant fort sur la durée. Courage et voici quelques sites, parmi la multitude existante, qui pourraient vous aider en cette fin d’année :



(1) https://www.linfodurable.fr/culture/lessor-du-veganisme-et-du-vegetarisme-41717 

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