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Communiqué de l’antenne régionale de la REV en Occitanie, le 8 avril 2024. 


Nous exprimons notre profonde préoccupation quant à la récente décision du ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, d'autoriser de manière dérogatoire l'utilisation de l'Avanza, un herbicide contenant du benzobicyclon, dans les rizières de Camargue jusqu’au 11 juillet 2024.

L’Avanza est particulièrement toxique pour les organismes aquatiques et entraîne un effet néfaste à long terme sur les écosystèmes comme le souligne clairement sa notice technique. Le fait que cet herbicide soit utilisé dans des rizières inondées, où vivent de nombreux organismes aquatiques tels que les grenouilles, aggrave encore plus la situation. 

De plus, l'eau des rizières s'écoule ensuite dans le réseau hydraulique de la Camargue, ce qui expose l'écosystème fragile de notre région à un risque de contamination sérieux et irréversible. Il est important de noter que même si théoriquement les rizières ne devraient pas être purgées dans les 7 jours suivant l'utilisation de l'Avanza, les risques persistent en raison de la perméabilité des digues, notamment en raison des activités des ragondins qui creusent des trous. La REV souligne que cette utilisation met en péril non seulement la faune aquatique, mais également la flore sauvage camarguaise, qui contribue à la richesse de la nature.

Dans un communiqué publié le 30 mars 2024 par la ville de Saintes-Maries-de-la-Mer, la maire de la commune a exprimé sa crainte concernant une possible contamination des eaux est légitime et doit être prise au sérieux. En outre, il est impératif de souligner les risques potentiels pour la santé humaine, notamment en ce qui concerne le foie et les reins (Agrodok 29 “ Les pesticides : composition, utilisation et risques” publié en 2004). Nous sommes profondément troublés par le fait que cette autorisation dérogatoire soit accordée pour la quatrième année consécutive, mettant ainsi en danger le vivant et notre santé. Il est inadmissible d'utiliser un tel produit dans un environnement aussi fragile et sensible que la Camargue. Bien que d'autres pays européens puissent utiliser l'Avanza, cela ne justifie en aucun cas son utilisation dans notre région, où la préservation de la biodiversité et la protection de la santé publique doivent être des priorités absolues.

Nous exhortons le gouvernement à reconsidérer cette autorisation et à privilégier des méthodes agricoles respectueuses de l’ensemble des êtres vivants et de la santé publique.

Nous considérons que le vivant a une valeur intrinsèque. À ce titre, la biodiversité mérite une protection totale, et nous sommes déterminés à défendre cette cause avec vigueur au sein de la REV.

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