[Communiqué] Loi transphobe : face à l’hypocrisie gouvernementale, la REV appelle les parlementaires à voter contre
Le 29/05/24
La nuit dernière, le Sénat a adopté la proposition de loi (PPL) transphobe déposée par le groupe Les Républicains sur la transition des personnes mineures transgenres. Contre l’absence de consigne de la part du gouvernement, la REV appelle les députées et députés à voter massivement contre.
Cette PPL veut encadrer la transition de genre chez les personnes mineures au prétexte de vouloir « lutter contre les dérives de certains influenceurs transactivistes », selon la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Briniot. Les défenseurs du texte prétendent ainsi que les individus concernés seraient manipulés par le transactivisme. Cette erreur relève d’une méconnaissance du sujet, voire de transphobie : la transidentité, qui n’est ni un effet de mode ni une maladie, correspond au fait de ne pas s’identifier au genre qui a été assigné à la naissance.
La commission des affaires sociales du Sénat a adopté le parcours avec obligations tel que défendu par Trans-Santé (anciennement) SoFECT, groupe autoproclamé de spécialistes de la transidentité mais reconnu comme transphobe par des associations. Le recours à la psychiatrie revient à dire aux personnes transgenres qu’elles sont malades, alors même que la transidentité a été enlevée des maladies en 2019 par l’OMS. L’adoption de ce texte au Sénat représente donc un grave retour en arrière. Le délai de 2 ans d’attente pour initier une transition ferait souffrir bon nombre de mineur·e·s transgenres, retardant la souffrance engendrée par la puberté. De plus, les centres spécialisés ne sont pas des garanties de respect des droits des personnes trans : à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, sur les 239 mineur·e·s suivi·e·s entre 2012 et 2022, seulement 11% ont reçu des bloqueurs de puberté.
Par ailleurs, cette PPL a démontré une certaine hypocrisie de la part du gouvernement sur le sujet. Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations avait annoncé que le gouvernement s'opposerait à cette proposition de loi. Elle n’a pourtant pas pris la peine de se déplacer au Sénat au moment du vote. Le gouvernement a ensuite émis un avis de sagesse, signifiant que les parlementaires de leurs groupes n’auront pas de consigne à s’opposer au texte. Face à cet historique, nous ne pouvons que craindre une approbation de leur part de ce texte de loi.
Devant le danger sanitaire et idéologique d’une telle mesure, de multiples professionnelles et professionnels de santé s’opposent à ce texte, car il n’a aucune rigueur scientifique et est soutenu par une minorité d’activistes antitrans. La Défenseure des droits estime qu’il porte atteinte aux droits de l’enfant car, malgré le faible taux de personnes mineures transgenres concernées par les transitions médicales, ces parcours sont cruciaux pour la santé de ces enfants qui présentent un risque plus élevé de troubles anxieux et de l’humeur que la moyenne.
Parce que ce texte va à l’encontre de l’intérêt supérieur de l’enfant, la REV appelle les parlementaires à s’y opposer lors de son vote prochain à l’Assemblée nationale.
Vos commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Partager
Copier le lien Partager sur Facebook Partager sur Twitter