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Communiqué de presse de l'antenne régionale de la REV en Auvergne-Rhône-Alpes, le 11 avril 2024. 


1 100 000, c’est le nombre démentiel d’individus poulets qui pourraient être exploités chaque année dans un immense élevage intensif à Peyrins dans la Drôme. Ce projet d’agrandissement, porté par l’entreprise Duc, vise à faire évoluer la capacité d’un élevage de 29 950 à 142 800 poulets en simultané. Cette multiplication par cinq du nombre d’oiseaux exploités nécessitera la construction de trois nouveaux bâtiments accolés à l’existant et représentant une surface cumulée de 6 750 m². 

Alors que la France détient 80% de ses poulets dans des élevages intensifs, ce projet d’élevage sera tout de même 3,5 fois plus important que l’élevage moyen du pays selon les chiffres d’Anvol, l’interprofession des “volailles de chair”. Cette démesure est choquante.

À Peyrins, comme dans la majorité des élevages en France, les poulets seront entassés à plus de 20 par mètre carré dans des hangars fermés sans accès à l'extérieur. Les poulets seront issus de la souche Ross 308 dont les poussins atteignent leur taille adulte en seulement 35 jours contre 6 mois pour une croissance « naturelle ». Cette souche est issue d’une sélection génétique poussée qui cause de nombreuses pathologies : malformations, développement musculaire insuffisant, anomalies cardiaques, boiteries, etc.

L’impact du projet sur l’ensemble du vivant sera également colossal. Le bilan carbone annoncé, bien que incomplet comme le relève l’autorité en charge de l’étude environnementale, s'élèvera au moins à 74 tonnes de CO² par an. Une part conséquente de leur alimentation proviendra de soja OGM importé d’Amérique et rien ne peut assurer que ces poulets ne seront pas destinés à l'exportation. 

La Drôme des collines, où se situe l’élevage, est une zone hydrique déjà vulnérable avec une eau polluée et une eau potable en quantité limitée. Le projet prévoit pourtant 11 000m3 d’eau consommée avec un calcul qui sous-évalue les périodes de canicule durant lesquelles les agriculteurs, comme les citoyens, seront appelés à réduire drastiquement leur consommation en eau. 

La gestion des effluents d’élevage sera particulièrement impossible à appliquer, et en grande partie inefficace, avec le risque de polluer encore davantage la rivière Le Chalon qui se situe à seulement 50m des bâtiments. À cela s'ajoutent les nuisances olfactives et les risques sur la santé pour le voisinage à cause des émissions aériennes d’ammoniac. Les habitant.es seront également impacté.es par le bruit et le trafic routier induit.

Les risques pour le voisinage relatif au développement d’antibiorésistance n’est pas non plus évalué par le porteur du projet. Nous savons également que la forte concentration des individus dans ces élevages intensifs font de ces derniers des foyers potentiels importants de maladies pour les oiseaux comme pour les humains.

Économiquement, les risques financiers seront entièrement assurés par l’éleveur et le projet n’a aucun intérêt en termes d’emplois locaux puisque l’exploitation, malgré son immensité, ne passerait que de 1 à 3 personnes salariées. Des emplois avec de terribles conditions de travail et rémunérés à environ 85% du SMIC, voire beaucoup moins en fonction des aléas de production. 

L’enquête publique ayant pris fin samedi 9 mars, le commissaire enquêteur devrait rendre un avis dans les prochains jours. La Révolution Écologique pour le Vivant Auvergne-Rhône-Alpes se mobilise contre ce projet mortifère et demande au préfet de la Drôme de refuser d’attribuer une autorisation d’extension pour cet élevage usine qui représente une catastrophe éthique et climatique.

Notre parti revendique la fin de l’élevage et soutient tous.tes les éleveurs.ses qui souhaitent se reconvertir dans l’agriculture végétale. Notre député Aymeric Caron a proposé un amendement en ce sens lors des débats à l’Assemblée nationale le 5 avril dernier. Nous invitons cet éleveur à abandonner ce projet d’extension et entamer une reconversion porteuse de sens en se rapprochant d’associations spécialisées comme Co&xister ou Transiterra qui lui apporteront tout l’accompagnement nécessaire à ce courageux changement.

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