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Par Delphine Gauthier-Cazarré, référente Occitanie

Le 9 juin dernier, quelques heures seulement après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, s'attaquait une nouvelle fois dangereusement au code de l’environnement, avec l’approbation du premier ministre Gabriel Attal. 

Alors que la France tombait dans l’incertitude face à la menace d’un gouvernement d'extrême-droite, la priorité pour Christophe Béchu semblait être de signer le décret 2024-529 visant à assouplir encore davantage les exigences en matière d’évaluation environnementale applicables aux projets d'élevages intensifs.   

Jusqu’à présent, une étude d’impact était menée afin d’évaluer les nuisances environnementales catastrophiques qu’engendrent les élevages intensifs. Les fermes-usines sont ainsi sources de graves pollutions qui touchent la faune, la flore, les cours d’eau, les riverains, etc. De plus, ce système est un désastre tant sur le plan social, sanitaire, et humain et cause une souffrance animale abjecte et inadmissible.

Désormais, le seuil qui rend obligatoire ces études d’impacts qui faisaient office de maigre contrôle passe de 40 000 à 85 000 places pour les poulets, de 2 000 à 3 000 places pour les porcs et de 750 à 900 places pour les truies. Cette régression intolérable face au supplice que subissent les animaux d’élevage marque un véritable coup contre les enjeux de la transition écologique et de la santé publique une fois de plus mis à mal.  

Encore plus funestement, ce décret est une nouvelle démonstration de force de la part du gouvernement. Il a en effet été signé malgré une consultation publique organisée du 23 février au 17 mars, qui a obtenu à 99,87 % un avis défavorable. La société civile avait également fait  état d’une atteinte au principe de non-régression du droit de l’environnement.

La cause animale recule une nouvelle fois et ce, de façon totalement anti-démocratique.

Elle est au cœur des résultats du second tour des législatives ce 7 juillet 2024. Le Rassemble National, sous-fifre de la FNSEA, défend l’élevage intensif et s’érige contre les associations, militant·es et les défenseur·es du vivant, ultimes et essentiels garants de la vérité. Les lanceurs et lanceuses d’alertes seront menacé·es de criminalisation, alors même qu’ils et elles nous permettent d’accéder aux images réelles des fermes-usines et des abattoirs où sont envoyés chaque jour en France, 3 millions d’animaux, dans l’indifférence et l’effroi. 

L’extrême droite est un obstacle au développement de l’alimentation végétale, en particulier dans la restauration scolaire, tout comme l’actuel gouvernement macroniste. De décrets en amendements, celui-ci a impulsé la fin des maigres avancées en matière de justice pour les animaux et a mis un grand coup de frein là où il est temps d’accélérer. On ne peut délier la cause animale de la crise environnementale. Si la droite et l’extrême-droite font peu cas des animaux, et acceptent avec indifférence que leur vie soit une vie de souffrance, ils font reculer dans le même temps la stratégie de transition écologique, qui nous est pourtant vitale. 

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