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Par Ben Desurmont, référent REV pour le département du Rhône.

Mardi 16 janvier, c’est sous un “le monde d’hier est en train de s'effacer” que Emmanuel Macron débute son discours. Et pourtant il s’obstine dans une politique autoritaire et réactionnaire, ou les poncifs guerriers sont répétés ad nauseam.

Ainsi, c’est un entretien assommant de plus de deux heures qu’a livré Emmanuel Macron. À l’aide d’un discours martial, il martèle une vision du monde en décalage de la société qu’il contribue à détruire chaque jour un peu plus. Où sont les mots santé, paix, solidarité, écologie ? Nulle part. Dans cet article, nous vous proposons un retour sur ce discours teinté une nouvelle fois de mesures d’extrême droite.

Des élèves qui marchent au pas et qui consomment 

S’il est un sujet qui fait la une ces derniers jours depuis la nomination d’un nouveau gouvernement - avec à sa tête le nouveau premier ministre Gabriel Attal -, c’est bel et bien l’éducation. En effet, la nouvelle ministre chargée de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castera, multiplie les frasques et le mépris envers ce secteur public. Ironiquement, c’est son gouvernement et la politique macroniste qui depuis plusieurs années participe à la destruction de l’Éducation nationale et délaisse totalement ce secteur clef. Plutôt que de chercher à allouer de nouveaux budgets à l’enseignement, à mieux considérer et payer  les enseignant·e·s ainsi que le personnel d’éducation (assistant·e·s d’éducation, accompagnant·e·s des élèves en situation de handicap infirmier·ère·s scolaires, personnels de santé), c’est une mise en avant des uniformes ou du Service National Universel qui est réalisée. Bien en deçà des attentes des syndicats de l’Éducation nationale et d’un secteur qui se délite chaque jour qui passe.

Nous parlions en introduction de ce discours guerrier, bien évidemment la jeunesse est au cœur de celui-ci : d’après Macron il est urgent que la Marseillaise soit chantée dès la primaire, que les élèves soient en uniforme et marchent au pas en saluant le drapeau lors du Service National Universel. Il faut un “réarmement civique” autour de “valeurs”. En somme, ce que souhaite Macron, ce sont de parfaits petits militaires, de bons patriotes zélés prêt à défendre sa politique néo-libérale et capitaliste tout en consommant à outrance sur une planète en feu et à sang. 

Nous ne pouvons que relayer les justes propos de la CNT-SO dans son communiqué et qui met en avant le fait que les propos du président n’ont pour vocation que de “flatter l’électorat réactionnaire, mais ne propose aucune solution aux problèmes rencontrés par les travailleur·euse·s et usager·ère·s du système éducatif”.

Le programme de la REV qui contient la mesure suivante “augmentation des effectifs des enseignants et des professeurs et revalorisation de leur statut en commençant par une augmentation de 30% de leurs revenus” parait bien plus en phase avec la réalité et les besoins évoqués par les syndicats de l’Éducation nationale. De même, vouloir concentrer l’attention des plus jeunes sur des valeurs et des symboles arriérés comme le chant xénophobe et sanglant de la Marseillaise parait bien peu réaliste face à ce que nécessiterait l’école comme l’introduction dans les programmes scolaires de l’éducation au vivant. Le dérèglement climatique est une réalité, et Macron semble plus intéressé par le patriotisme et l’autoritarisme que par l’écologie et la protection du vivant.

Quant aux révoltes qui ont eu lieu il y a quelques mois en réaction à la mort du jeune Nahel tué par un policier, Macron évoque le problème de quelques jeunes “oisifs” et qu’il faudrait limiter les écrans à ces derniers. Un discours dans le déni face aux violences policières et à la réalité sociale que vivent ces jeunes au quotidien et qui ont mené à ces actions. Coincé dans les années 1930, Macron incarne ici un discours paternaliste digne d’un professeur arriéré prêt à taper avec une règle sur les doigts des enfants.

Mettre le corps des femmes au service de la Nation

Alors que la jeunesse doit marcher au pas, Macron s’inquiète aussi de la démographie et n’hésite pas à parler de “réarmement démographique”. Des propos qui ont provoqué un tollé chez de nombreuses personnes, entre le choc et humour face à cette déclaration, la journaliste Salomé Saqué poste sur X (anciennement twitter) “À vos utérus, prêtes…feu !” Quant à la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), elle dénonce dans un ton plus sérieux que “La mise en place de politiques natalistes, profondément contraires à l'autonomie des femmes, constitue une régression politique et sociale préoccupante”. Azelma Sigaux, porte parole de la REV tweet également sur ce sujet “Une fois de plus, la macronie piétine les avancées sociales et réduit l’humain à une machine à produire”.

Et oui, c’est là que mène une politique de délitement social toujours plus intense avec un président qui n’hésite pas à prendre la défense de personnes qui commettent des violences sexuelles et sexistes plutôt que celle des survivantes. Une objectification du corps des femmes qui parait presque sortie de la série et du roman dystopique “La servante écarlate” de Margaret Atwood. Il est à noter qu’il est parfaitement cocasse que la Macronie s’inquiète de la perte de fertilité des gens alors qu’elle est la première à défendre au niveau européen l’utilisation de pesticides comme le glyphosate. Glyphosate qui est reconnu pour perturber la fertilité du vivant, comme en attestent les études sur sa toxicité. 

Une fois encore en total décalage avec la réalité, Emmanuel Macron parle d’un “congé de naissance” plus court et mieux rémunéré, une sortie qui ne prend pas en compte la difficulté qu'ont par exemple les parents à trouver des crèches et dont nous comprenons bien la volonté : renvoyer au plus vite les gens au travail. Les premiers mois de la vie d’un enfant sont les plus beaux, mais pour faire tourner notre monde capitaliste, nous n’avons pas de temps à perdre, sous-entend ici Macron.

À nouveau, nous souhaitons mettre en avant le programme de la REV qui semble bien plus réaliste et en correspondance avec les attentes des citoyen·ne·s comme le fait de garantir un congé parental  paritaire de 6 mois minimum, ou encore un droit d’accès aux crèches pour tous·te·s.

La santé réservée aux riches

Quid de la santé ? Ce mot fait-il partie du vocable guerrier du président ? Et oui, mais ce n’est pas de bon augure malheureusement. En effet, sur ce sujet c’est un doublement de la franchise des médicaments qui est souhaité. Ces dernières qui ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale sont présentes sur chaque boîte de médicament et vont donc devoir être réglées par le portefeuille de tout un chacun. Une fois encore c’est ici l’individualisme qui est mis en avant. Vous êtes malade ? C’est votre faute, débrouillez-vous pour vous soigner. L’association de patients France Assos Santé parle d’une volonté de “sanctionner les malades” et Catherine Simonin membre du bureau de cette même association rappelle que faute de moyens financiers, “4% des Français·e·s n’ont plus de complémentaire santé”.

Alors que les déserts médicaux sont légions et que Macron nie cette réalité, que la population vieillissante nécessite plus de soins, que les gens font l’impasse sur leur santé et les soins faute d’argent, que nos concitoyen·ne·s sont obligé·e·s de se tourner vers les services des urgences faute de médecins, ses annonces sur le sujet sentent le réchauffé et le manque d'efficacité. La REV est en opposition totale avec ce choix de société qui consiste à toujours faire payer plus les malades et les personnes en situation de handicap. À l’inverse, nous proposons la mesure suivante : “l’évolution de la Sécurité sociale en « Sécurité sociale et environnementale » remboursant mieux les soins pour tous·te·s”. De même, nous nous battons pour un “investissement massif dans les hôpitaux avec le doublement du nombre d’infirmiers et d’aides-soignants”, des hôpitaux qui sont aujourd’hui délaissés par le gouvernement. Malheureusement, aujourd'hui, mieux vaut ne pas tomber malade. Le personnel soignant essaye tant bien que mal de sauver les meubles mais les hôpitaux sont en piteux état. Et contrairement à ce que pense Macron Ier, ce n’est pas pour de petits “bobos” et à outrance que les gens se rendent aux urgences.

Alors que Macron n’a également que le plein emploi en tête, la REV n’aura de cesse de mettre en avant la réduction du temps de travail, à 28h dans un premiers temps. Ce que vend aujourd’hui ce gouvernement, c’est une start up nation en harmonie avec les programmes d’extrême-droite (à l’instar des uniformes dans les écoles, la suppression du droit du sol, de l’Aide Médicale d’État). Au nucléaire et à la création de nouvelles centrales, nous  rétorquons qu’il faut au contraire mettre l’accent sur les énergies renouvelables. À sa loi d'accélération du nucléaire et à sa critique des normes qu’il évoque dans son discours, nous voulons au contraire plus de protection du vivant.

Loin de ce projet d’une France rance, fasciste, capitaliste et écocidaire, nos valeurs sont la solidarité, l’entraide, le soin et l’écologie.


Crédits photo : LAURENCE GEAI /MYOP POUR « LE MONDE » 

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