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par Jean-Loup Diaz membre de la REV


Dans un milieu naturel en équilibre, tout ce qui vit a son importance. Producteurs et consommateurs sont répartis en pyramide. Cet équilibre naturel et harmonieux a été brisé par les activités humaines.

Aujourd’hui, l’état de la biodiversité est en péril. De nombreuses espèces ont disparu, d’autres sont en voie de disparition et l’homme n’a pas encore pris en compte le fait qu'il est l’un des maillons de cette chaîne qu'il n'a aucune légitimité à détruire.

De nombreuses espèces ont disparu. Voici les dix animaux qu'on ne verra plus :

  • le dodo

  • le loup de Tasmanie

  • le Grand Pingouin

  • le Conure de Caroline

  • le kōkako de l'Île du Sud

  • le Bandicoot du désert

  • le grand renard volant des Palaos

  • la taupe dorée de De Winton

  • le rat-lièvre à pieds blancs

  • l'hippotrague bleu

De nombreuses espèces sont menacées, notamment parmi les poissons, les insectes et les mammifères. Agissons pour stopper l'appauvrissement de la biodiversité.

Ceux qui ont pensé le futur

Depuis deux mille ans, la culture spéciste formate les esprits. La libération animale prendra du temps : elle coïncidera avec la libération humaine que définissait Marcuse dans son livre Vers la libération, écrit en 1969.

Le philosophe anglais Jeremy Bentham (1748-1832) a lui aussi abordé l'idée d'émancipation des animaux dans les Principes du droit pénal écrits en 1780, puis dans son Introduction aux principes de la morale et de la législation de 1789. Dans ces deux textes, il fait l’analogie entre l’émancipation des animaux et celle des esclaves.

Les arguments de Bentham ont été en partie entendus. Au cours du 19e siècle, la protection des animaux contre les mauvais traitements a trouvé sa place dans le droit pénal. 

Il a fallu attendre le 20e siècle pour voir apparaître et se généraliser dans le droit codifié la justification de la protection animale. De 1960 à 1980, la cause animale est notamment défendue par le Front de libération des animaux.

Au début du 21e siècle, l'idée 'antispécisme - mot introduit en 1970 - se développe grâce aux écrits d'auteurs tels que Peter Singer et Aymeric Caron et aux actions d'associations comme L214. Il s'agit pour eux non seulement de défendre le bien-être animal mais de s'opposer à toute forme d'exploitation (présence des animaux dans les cirques et les aquariums, dans les zoos et les arènes, mise à mort dans les abattoirs...).

Défenseur de la biodiversité, Hubert Reeves avait écrit :

« Les mots espèces nuisibles et mauvaises herbes ne sont que le reflet de notre préjugé séculairement ancré qui dit que les plantes et les animaux sont là pour nous servir ou nous réjouir et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire...

Toutes les créatures ont le droit d'exister et les êtres humains ont le devoir de les protéger et surtout de ne pas provoquer leur extermination. »

Otto Schäfer-Guignier est assistant à la faculté de théologie de l’université de Neufchâtel en Suisse, il est aussi biologiste et pasteur de l’Église réformée de France. Il n’hésite pas à parler d’émancipation pour définir les rapports que l’homme doit avoir avec les animaux. Dans les cahiers du christianisme social il avait publié un article dans lequel il écrit qu’il faut remettre en question le cloisonnement qui existe entre l’espèce humaine et le reste du vivant :

« Le parachèvement de l'émancipation consistera à étendre le cercle des sujets de droit à tous les êtres sans exclusion et à parvenir ainsi à un état de droit planétaire englobant les relations humaines aussi bien que les relations de l'homme avec d'autres espèces et d'autres entités naturelles. »

Le rôle du citoyen

De nos jours, la plupart de ceux qui s'entourent d'animaux domestiques sont des gens qui aiment leur compagnie. Chez eux, les chats et les chiens sont souvent heureux, même si leur liberté est limitée pour des raisons compréhensibles. Il est par exemple interdit de laisser divaguer un animal.

Mais il n'est pas rare de voir encore, notamment dans les fermes, des chiens attachés toute la journée à une chaîne.

Le sort des animaux d'élevage est moins enviable. Ceux-ci naissent pour être tués et leur vie est très courte. Qu'il s'agisse de vaches, de poules, de canards, de lapins, la plupart d'entre eux vivent dans des conditions lamentables, enfermés dans des espaces restreints qui les empêchent de mener une vie normale : courir, gambader...

La privation de liberté s'accompagne parfois d'une exploitation sans scrupules de certains animaux (des mulets, des ânes, des chevaux) qu'on oblige à porter des charges si lourdes qu'ils finissent par mourir d'épuisement.

Enfin, il y a le cas des animaux sauvages qu'on retire de leur milieu naturel pour les enfermer dans des cirques, des zoos, des aquariums...

La place d'un éléphant, d'un tigre ou d'un lion n'est pas dans un cirque. Le dressage qu'ils subissent n'est pas un acte naturel. Ces animaux ont besoin de grands espaces et de liberté. On peut dire la même chose à propos des zoos. Quiconque a vu le regard triste d'un singe qui s'ennuie dans un zoo a compris que sa place n'était pas derrière les barreaux qui l'emprisonnent.

Certains justifient les aquariums et les zoos en évoquant l'intérêt pédagogique qu'ils présentent. Ceci est un mauvais argument. Le comportement des dauphins et des requins en captivité n'est pas le même que s'ils vivaient dans la nature. Par ailleurs, l'enfermement est incompatible avec le bien-être de l'animal.

Ceux qui veulent défendre la cause animale sans s’attaquer aux causes du problème font fausse route. Certains l’ont compris. La façon de manger est importante. Quand on aime les animaux on ne mange pas de viande et on ne va pas à la chasse et à la corrida 

Le rôle de la politique

Quel rapport la cause animale doit-elle avoir avec la politique ?

On sait que la politique a une influence sur de nombreux domaines. Ce serait une erreur de ne pas s’intéresser à elle. Deux possibilités existent pour le citoyen : agir en tant que contre-pouvoir ou participer à la vie politique dans le cadre d’un parti ou d’un mouvement, le but de celui-ci étant d’avoir des élus exerçant une parcelle de pouvoir.

Pour changer les choses en profondeur, il est nécessaire de s’attaquer aux causes du problème. Quels sont-ils?

  • Il y a une cause ancienne : l'idée de domination. Celle-ci a été portée par la culture et les religions. En cause également, les superstitions et l’ignorance. Pour lutter contre les inepties et les contre-vérités, il faut éduquer et informer.

  • L'autre cause est plus récente : l’organisation de la société industrielle a aggravé le sort des êtres non humains en multipliant leurs souffrances et les massacres, au nom de la rentabilité. 

Ceux qui ont des responsabilités politiques qu'ils utilisent mal sont hélas encore nombreux. C'est ainsi que les propositions d'Aymeric Caron qui demandait la suppression de la corrida et récemment l’interdiction des élevages de poulpes n'ont pas été acceptées.

Les poulpes "sont des céphalopodes apparus il y a 300 millions d’années, bien avant l’homme. Capturés à l’état sauvage, ces animaux sont consommés dans le monde entier. En Europe, 130 000 tonnes de poulpe sauvage sont consommées chaque année, et la demande ne cesse de croître. Pour répondre à cette demande, plusieurs projets d’élevages de poulpes ont été annoncés au Mexique, au Japon, et en Espagne notamment. Mais cette nouvelle lubie anthropocentrée est consternante, pour des raisons écologiques et éthiques : les poulpes sont des animaux d’une sensibilité et d’une intelligence hautes, comme l’a reconnu officiellement le Royaume‑Uni" explique Aymeric Caron.

La REV est contre les fermes de saumons, contre la pollution qui détruit la nature et les espèces animales, contre la corrida…

Il faut espérer que lors des prochains votes, les élus seront plus responsables.

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