
La pollution coûte cher
Le 20/01/25
Par Jean- Loup Diaz, membre de la REV
Elle détruit la nature, elle rend malade de nombreuses personnes, des gens meurent à cause d'elle, elle tue les animaux et à cause d'elle certains sont en voie de disparition. Supprimer la pollution coûte cher.
Cette pollution est le résultat de la production massive basée sur un seul critère : le profit.
De nombreux produits ne sont pas indispensables. Par ailleurs la consommation est mal répartie à cause des inégalités.
Au lieu de produire localement ce qui peut l'être, la mondialisation a provoqué une augmentation des transports. Avions et camions contribuent à la pollution de l'air et au dérèglement climatique.
L'agriculture industrielle éloignée des règles de la nature pollue les sols, l'air et l'eau.
La pollution de l'air
De temps en temps la pollution atmosphérique devient plus visible. Les grandes villes paraissent alors baigner dans une sorte de brouillard, les gens respirent un air malsain.
La pollution tue chaque année entre 20 000 à 40 000 personnes en France et huit millions dans le monde en 2021.
Les petites mesures prises ces jours-là (telles que les restrictions de circulation des véhicules) n'ont aucune efficacité. La solution est globale.
On la connaît depuis plus de vingt ans : développer les transports publics, transporter les marchandises sur le rail et la voie d'eau, mieux organiser l'intermodalité (la coordination de tous les moyens de transport).
Et surtout, un nouveau modèle économique est nécessaire.
Est-il normal de transporter par camion une marchandise de Pologne au Portugal ? Non, la solution la plus écologique - possible dans la plupart des cas - est la relocalisation qui suppose de petites structures et le respect de l'environnement.
En attendant, peu de responsables remettent en cause le modèle dominant. On sait comment épargner des vies mais on ne fait rien pour que ça change.
Le bruit
Parmi les pollutions qui perturbent la qualité de vie, il en est une dont on parle moins que les autres : il s'agit du bruit qui fait partie des maux de la société moderne.
Certes le bruit est une expression de la vie qu'on trouve partout dans la nature. Notre oreille reçoit avec sympathie les sons émis par un vent léger, par la pluie qui frappe sur la vitre, la vague qui se jette sur le rocher, le sifflement d'un merle, le chant d'un coq...
Le bruit devient pollution quand il est trop fort et qu'il gêne ceux qui le subissent à longueur d'année à tel point que leur santé en pâtit.
Avec la société moderne, les bruits se sont multipliés et atteignent parfois des niveaux intolérables qui nuisent à la santé.
Les activités industrielles en produisent beaucoup, dans les usines et les chantiers.
Rappelons que l'ouïe est en danger dès que le bruit atteint 80 décibels. Selon l'INRS, à partir de ce seuil la santé des humains est en danger. Divers signes apparaissent : les sifflements, les acouphènes. La surdité irréversible peut toucher les travailleurs qui subissent en permanence des bruits trop forts.
Sont aussi liés au bruit les troubles cardiovasculaires, les troubles du sommeil, le stress. Par ailleurs le bruit favorise le risque d'accident du travail.
Les moyens de transport sont aussi une source importante de nuisances : le défilé permanent des voitures sur les autoroutes, les passages de TGV, les décollages et atterrissages de plus en plus fréquents des avions sont pour les riverains une source d'ennuis qui doivent nous interpeller :
— Comment concilier développement économique et qualité de vie ?
Les solutions prises jusqu'à maintenant (installation de murs anti-bruit, utilisation de casques ou tampons pour les travailleurs...) ne sont pas satisfaisantes. C'est le modèle de développement qui doit être revu afin de diminuer les sources de pollution, notamment par une meilleure gestion du territoire (en éloignant les habitations des activités bruyantes) et la recherche de nouveaux modes de production.
La dépollution coûte cher
Le Monde a publié le 14 janvier une étude sur le coût de la dépollution de l'Europe. Il estime que cela coûterait 100 milliards d'euros par an.
C'est la facture que les Européens devront payer pour pour éliminer les PFAS (les alkyls perfluorés et poly fluorés) et leur environnement. Il faudrait nettoyer les eaux toxiques pour la santé et les sols polluants.
L'étude pose la question : l'Europe a-t-elle les moyens techniques et financiers pour mener ces lourds travaux.
Un autre monde est nécessaire.
L'idée existe déjà : au début des années 2000, l'idée de décroissance commença à faire son chemin.
En 2005, des spécialistes et des militants décidèrent de passer de la théorie à la pratique. Rob Hopkins est l'un de ceux-là. Dans sa ville de Totnes (en Angleterre) il a été l'initiateur des Villes en Transition.
Alors que les conférences internationales sur le climat ont échoué à provoquer le changement, les villes en transition et de nombreuses initiatives citoyennes ont permis de mener des actions permettant de réduire les pollutions, de lutter contre le réchauffement de la Terre tout en améliorant la qualité de vie des habitants, en créant des emplois et en développant les solidarités.
Ces initiatives s'inscrivent dans une nouvelle philosophie qui consiste à tourner le dos au système mondialisé et à s'appuyer sur de nouvelles valeurs telles que l'entraide, le partage, l'échange et le bénévolat.
L'économie solidaire favorise les circuits courts dans de nombreux domaines (l'agriculture, le recyclage, l'industrie...).
Au niveau d'une commune, de nombreuses initiatives sont possibles : créer des écoquartiers, des jardins partagés, favoriser la biodiversité, lutter contre les pollutions et le gaspillage...
Dans un autre domaine, la prise en compte de la cause animale s'avère indispensable. C'est ce qu'a compris la REV qui dans son programme fait des propositions intéressantes telles que la création, au sein du conseil municipal, d'un poste consacré à la défense du vivant et à la condition animale.
Dès à présent, l'avenir est dans l'action des communes et des associations qui ne se contentent pas de discours. Elles agissent.
Et le plus tôt possible mettons en action la décroissance (*)
(*) Dans le blog de la REV on peut lire Pourquoi la décroissance s'impose.
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