
La pollution et la santé
Le 20/05/25
Par Jean-Loup Diaz, membre de la REV.
Depuis la révolution industrielle, avec les machines à vapeur, le charbon, les cheminées industrielles, la pollution a détruit la nature, l'air, l'eau, les sols, des espèces animales ont disparu. Elle rend malade les gens et les animaux. Et certains en meurent.
Quelques exemples de pollution
Ces derniers temps, des pollutions concernant les nourritures sont nombreuses. L'Europe attaque la France en justice car des nitrates se trouvaient dans l'eau potable. Avertie depuis cinq ans, la France ne respecte pas les normes fixées dans une directive de 2020. Cette pollution est surtout d'origine agricole. La commission d'enquête sénatoriale a au fil de ses auditions découvert le scandale des eaux minérales de Nestlé Waters. Selon la DGCCRF, la fraude dans les Vosges aurait rapporté trois milliards d'euros à Nestlé.
À Noyelles - Godault, vingt ans après la fermeture de Metaleurop (une fonderie de plomb, de cadmium et d'arsenic), l'air et les sols environnants portent encore les stigmates de la pollution. Près de 6 000 enfants auraient été atteints de saturnisme.
Une pâte à tartiner vendue en France depuis 2023 est aujourd'hui interdite. Pendant un an de nombreuses personnes l'ont achetée.
Comment supprimer la pollution de l'alimentation ?
L'organisation d'États Généraux de l'alimentation créée en 2017 était une bonne initiative car il s'agissait là d'une question essentielle. À partir du constat fait sur la situation qui présentait de multiples dangers, il fallait dans les meilleurs délais prendre dans tous les domaines des mesures permettant de garantir à tous les habitants de la planète une nourriture saine, équilibrée, produite dans le respect de l'environnement, à un prix abordable.
On voit tout de suite que cet objectif ne peut être atteint dans le cadre du modèle mondialisé mais on sait qu'on peut dès maintenant agir au sein de structures alternatives pour bâtir de nouvelles perspectives.
L'excellent film Demain - publié en 2015 et qui a donné la parole à de nombreux acteurs de la transition - a montré qu'il est possible de concrétiser cette utopie : permettre à tous de se nourrir sainement sans dépenser beaucoup d'argent.
Pour que les États Généraux soient utiles, il aurait fallu que la réflexion s'inscrive dans le contexte plus large de l'Europe et du reste du monde. Les exemples de pollution que nous venons de montrer prouvent que rien d'efficace n'a été fait. L'alimentation ne concerne pas seulement le problème de la pollution. Il fallait penser aux gens des pays pauvres et aux exclus des pays riches. Avoir chaque jour la possibilité de manger à sa faim est pour eux un rêve. En 2023, ils étaient entre 713 et 757 millions de personnes à travers le monde à vivre dans un état de sous-alimentation. Cette situation paradoxale pourrait s'aggraver si les prévisions démographiques à l'horizon 2050 se confirment (9 milliards d'habitants prévus).
Nourrir tout le monde suppose que les pays riches changent leurs habitudes : il faut d'abord cesser le gaspillage actuel de la nourriture (environ un tiers de celle-ci est perdu lors de la transformation, de la distribution puis de la consommation). Nourrir tous les habitants de la planète est possible si l'on répartit mieux les richesses.
La question alimentaire doit être traitée de manière globale. Elle comprend quatre volets principaux :
1. La justice, brièvement évoquée plus haut.
2. L'environnement : le modèle dominant provoque de gros dégâts : pollution des sols, de l'eau, de l'air, destruction des écosystèmes, appauvrissement de la biodiversité, souffrance des animaux... Il faut aller dans tous les pays vers une agriculture écologique.
3. La santé : L'emploi de pesticides, d'engrais chimiques, de désherbants par l'agriculture industrielle est dangereux pour les consommateurs et pour ceux qui les utilisent. De nombreux produits alimentaires sont nuisibles à la santé (présence d'additifs, de colorants, trop de sucre et de graisses...). Ces pratiques doivent cesser.
4. L'économie : La production alimentaire enrichit les grands groupes pendant que les « petits paysans » voient leurs revenus diminuer. Le système agricole actuel n'est plus viable. Il survit artificiellement grâce à des subventions. La grande distribution impose sa loi. Cela demande un changement de la politique des pays et bien sûr de l'Europe.
La nourriture responsable est celle qui allie l'éthique et l'écologie. Cela concerne tout le monde. Ceux qui mangent de la viande doivent en manger le moins possible mais il faudrait que chacun abandonne la viande.
N'oublions pas que toutes ces propositions sont urgentes.
Vos commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Partager
Copier le lien Partager sur Facebook Partager sur Twitter