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Par Ben Desurmont, co-référent du département du Rhône


Ce 23 juillet, c’est la journée mondiale des dauphins. Depuis bientôt 40 ans, différentes associations se mobilisent pour mettre en avant ces mammifères marins. Et pourtant, ces animaux, admirés et jouissant d’un capital sympathie sans équivoque à travers le monde, sont toujours massacrés en divers lieux. L’une des principales causes de la mort de dauphins ? La pêche.

“La pêche est responsable de la mort des dauphins ?! Mais pourtant on ne mange pas de dauphins”

Voilà une phrase que pourrait sortir n’importe quelle personne. En effet, en France tout du moins, les dauphins ne sont pas consommés pour leur chair. Et pourtant ils sont victimes de la pêche. Les dauphins sont ce qu’on appelle des “prises accessoires” : on parle de “bycatch” en anglais. Si la pêche aux dauphins en tant que telle est bel et bien interdite, la capture accidentelle, elle, reste possible et est tolérée. En France, on parle de près de 10 000 dauphins qui sont tués chaque année rien que dans le sud-ouest, plus précisément dans le golfe de Gascogne. Les dauphins que l’on retrouve échoués sur nos côtes sont dans 70% des cas des prises accidentelles des filets, qui ont été rejetés, morts, en mer. 


Source image: cestassez.fr

Les dauphins ne sont que des victimes collatérales de notre surconsommation de poissons. Et bien que la France possède le second espace maritime le plus important de la planète, nous importons toujours ⅔ de ce que nous consommons.
La protection des dauphins et la limitation du nombre de leur décès ne peut se faire entendre si ce n’est par une réduction drastique de la consommation de poissons, c’est tout du moins le minimum. En effet, la REV va plus loin puisqu’elle tend vers l’abolition de la pêche, comme explicité très clairement dans une tribune que nous avons signée sur Savoir Animal il y a quelques mois et intitulée : “Pêche: l’abolition est une nécessité éthique et écologique”.
Si les dauphins ne représentent qu’une goutte d’eau parmi les 1600 milliards de poissons qui sont pêchés chaque année, le capital sympathie dont ils disposent devrait interloquer chacun et chacune d’entre nous, nous amenant à revoir notre consommation d’animaux marins.

Et pourtant, dans l'indifférence générale, le capitaine Paul Watson, fondateur de l'ONG Sea Shepherd a été arrêté le dimanche 21 juillet au Danemark. Une pétition circule afin de le soutenir et de demander sa libération. On lui reproche sa défense des océans et des animaux marins et notamment le fait qu'il s'est opposé l'an passé, avec son association, à la mort de dauphins-pilotes aux Îles Féroés. Comment peut-on admirer les dauphins dans les films et dessins animés et criminaliser leurs défenseurs ?


Soure image: seashepherd.fr


Fort heureusement, des personnes et associations agissent

Différentes associations et individus se mobilisent afin de faire évoluer la situation et de réduire le nombre de dauphins tués. Parmi ces dernières, nous pouvons citer C’est Assez! ou encore Défense des Milieux Aquatiques, France Nature Environnement, la Ligue de Protection des Oiseaux et Sea Shepherd France. Ces dernières ne cessent d’alerter les institutions politiques pour alerter sur la situation. Leur travail et le soutien apporté par des milliers de personnes ont poussé l’Etat à instaurer une interdiction de la pêche dans le golfe de Gascogne de janvier à février. Si de nombreuses dérogations ont été obtenues par la suite, le Conseil d’Etat a permis de mettre fin à ses dérogations absurdes qui n’auraient rien changé à la situation.

Si cette interdiction de pêche d’une durée d’un mois est un premier pas historique qui va dans le bon sens, nous sommes encore loin d’une situation idoine. Le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) préconise des dispositions minimales, avec notamment une fermeture de la pêche de trois mois en hiver et d’un mois en été. La FNE évoque que “la fermeture à un seul mois ne pourrait au mieux réduire l’hécatombe que de 17 %, contre 44 % de pertes en moins avec trois mois”. Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et vice-présidente de la REV, évoque sur ce sujet que “les recommandations des scientifiques, trop longtemps ignorées et enfin imposées par la justice, permettront peut-être de donner un sursis aux dauphins non seulement dans l’intérêt des cétacés, mais de l’écosystème tout entier, pêcheurs inclus”. Nous ne pouvons qu’abonder ses propos.
Les échanges entre les différents acteurs et actrices sont également fondamentaux, et nous saluons la réunion qui a eu lieu en février 2024 et qui réunissait pêcheurs, scientifiques et ONG, un événement lui aussi historique.

Protéger les océans, les mers, les rivières, les fleuves : une opération de communication

Comme évoqué en amont, le France peut se targuer d’avoir la la seconde aire maritime la plus grande au monde. Cela étant dû aux nombreux territoires d’outre-mer qui sont liés à notre pays. Malheureusement sur l’ensemble de ces aires marines, il n’y en a que 0,5% qui sont réellement protégées. L’objectif français, présenté en 2021 lors du One Planet Summit, est d’avoir d’ici 2030 au moins 30% du territoire national terre et mer en aires protégées. Malheureusement, si l’objectif est louable, concernant la mer, ces aires marines n’ont dans les faits rien de “protégées”. En effet, les activités de pêche et extractives sont toujours autorisées dans ces eaux. Une protection forte, réelle, nécessiterait la fin des activités de pêche et extractives. On ne s’étonnera pas non plus que la chasse soit toujours autorisée dans des “aires protégées sur terre”. C’est un non-sens total et il ne s’agit là que d’opérations de communication mensongère.

Si nous visons l’abolition de la pêche à long terme avec la REV, nous aimerions, a minima, que les aires marines protégées le soient réellement. Non seulement pour les dauphins, mais aussi pour toutes les espèces marines qui peuplent nos environnements marins.





Sources:

FNE - Peut-on encore sauver le dauphin commun <https://fne.asso.fr/dossiers/peche-peut-on-encore-sauver-le-dauphin-commun>

Le Monde - Pour protéger les dauphins, le conseil d’Etat suspend des dérogations à la fermeture de la pêche
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/12/22/pour-proteger-les-dauphins-le-conseil-d-etat-suspend-des-derogations-a-la-fermeture-de-la-peche_6207350_3244.html>

Ministère de la transition écologique - Aires Marines Protégées
ttps://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/22020_DP_AMP_VF_compressed.pdf>

Savoir Animal - Pêche: l’abolition est une nécessité éthique et écologique

<https://savoir-animal.fr/peche-abolition-est-une-necessite-ethique-et-ecologique/>

Sea Shepherd France - Dauphins, le conseil d’état rejette les (trop) nombreuses dérogations à l’interdiction de la pêche
<https://seashepherd.fr/dauphins-le-conseil-detat-rejette-les-trop-nombreuses-derogations/>

We demain - On a vu caught le docu qui dénonce les 10 000 dauphins tués chaque année en France <https://www.wedemain.fr/partager/on-a-vu-caught-le-docu-qui-denonce-les-10-000-dauphins-tues-chaque-annee-en-france/>

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