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Par Bernard-Jean Caron.


Depuis la fin des années 1990, des réfugiés de nombreux pays arrivaient à Calais pour tenter de se rendre en Angleterre où certains avaient de la famille.

Alors que dans le passé la région avait accueilli de nombreux étrangers — des Polonais, des Espagnols, des Italiens… qui venaient dans le Nord pour trouver un travail — à la fin du 20e siècle, les représentants de l'État se sont acharnés à faire partir les exilés qui s'installaient dans des conditions pénibles dans les environs de Calais et de Dunkerque.

Les mesures répressives ont montré leur inefficacité.

Prétendre contrôler toutes les frontières était une utopie et n'avait pas de sens. Se livrer à des opérations spectaculaires comme le démantèlement de la "Jungle" de Calais (l'espace où s'installaient les réfugiés) n'a rien résolu.

Le 4 novembre 2002, le ministre de l'Intérieur Sarkozy donnait l'ordre de fermer le hangar de Sangatte où certains jours plus de 1000 personnes étaient regroupées. Il affirmait alors que " le problème était réglé".

Quelques semaines plus tard, des centaines d'exilés  se retrouvaient dans une zone de la ville où ils vécurent dans des conditions très précaires.

Une semaine après l'opération très médiatisée du démantèlement, les Afghans étaient de retour à Calais. Ils dormaient désormais sous les ponts ou se cachaient dans les bosquets. 

Des associations continuaient d'apporter leur soutien à ces hommes et ces femmes qui avaient quitté leur pays par obligation (la guerre, la misère...).

Leur rêve était toujours le même : traverser la Manche pour se rendre en Angleterre.


La situation aujourd'hui

Vingt ans plus tard, le drame est toujours là. Il s'est même aggravé.

On ne compte plus le nombre d'hommes, de femmes et d'enfants qui montent dans des bateaux de fortune et qui n'arriveront jamais en Angleterre. Certains trouvent la mort après le naufrage de leur embarcation.

Dans la côte d'Opale, des gens n'acceptent pas le drame des exilés. C'est le cas d'associations telles que Salam qui leur distribue de la nourriture.

C'est aussi celui de Pierre Lascoux, un ancien boulanger qui a la soixantaine.

Cet homme qui n'a pu accepter de voir comment vivent les exilés a décidé d'agir pour soutenir leur cause.

"J'ai vu des scènes insupportables" a-t-il déclaré.

Il parlait de ce qu'il voyait le long du littoral, en particulier à Loon Plage, près de Calais, où près de deux mille personnes  cherchaient à rejoindre l'Angleterre.

C'est ainsi que son camion a servi d'abri à des femmes et leurs enfants.

Ce camion a été saisi en présence du sous-préfet et il ne l'a toujours pas récupéré.

Le 22 novembre 2023 il a entamé une grève de la faim. Il revendiquait notamment l'accès à l'eau potable pour les exilés.

Cette grève a duré trois semaines. Aujourd'hui, il est encore affaibli mais il a tenu à médiatiser son action.


Pour la REV, le drame des exilés est inadmissible. Hélas, la politique française, conduite par le ministre de l'Intérieur avec le soutien du président, ne prendra pas les bonnes décisions.

Le changement s'impose.

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