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Par Jean-Loup Diaz, membre de la REV

Les inondations sont des phénomènes naturels que les hommes connaissent depuis toujours.

Les crues  du Nil qui revenaient chaque année à la saison sèche étaient bien accueillies par les Egyptiens de l'Antiquité car elles permettaient de fertiliser les terres. 

Les gens d'autrefois vivaient avec les crues des fleuves et des rivières. Ils connaissaient les dangers et les bienfaits apportés par les terrains marécageux  que les modernes ont asséchés.

Ils craignaient seulement les crues exceptionnelles dues à des chutes de pluie hors du commun. 

 

                                                      *

 

Depuis cinquante ans, et plus encore depuis dix ans, le nombre d'inondations a fortement augmenté. Des zones autrefois épargnées connaissent  maintenant les inondations.  

Cette année en France  de nombreuses  régions et des villes ont été victimes d'inondations : l' Ardèche, les Alpes-Maritimes, la Haute - Loire, le Rhône, la Lozère, le Nord et le Pas-de-Calais, la Charente Maritime...

De nombreux pays ont été touchés : l'Autriche, la République tchèque, la Pologne, la Roumanie... 

L'Afrique, l'Asie, l'Amérique font aussi partie des victimes des inondations.

Cette année, le 9 octobre, le monde a pu voir des scènes terribles dans la  région de Valence, à la suite de pluies si importantes que la terre n'a pu absorber la quantité d'eau qui a fait un grand dégât. Des centaines de personnes sont mortes et certaines n'ont pas encore été retrouvées.

Dans le passé, des catastrophes ont été encore plus dangereuses.  On a tous en mémoire les inondations  en 2010 au Pakistan où il y a eu  plus de 1600 morts et l'on  avait compté  21  millions de victimes.  

Une étude publiée dans la revue Nature avait évalué le coût de ces inondations à  environ 1000 milliards d'euros par an de 2010 à 2050, pour les 136 grandes villes les plus exposées ! Cette étude prévoyait l'augmentation de sécheresses extrêmes, d'inondations et de cyclones dans les prochaines décennies.

Pourtant, malgré les avis d'une forte majorité de scientifiques, certains continuent de nier le rôle  du réchauffement climatique. Leur attitude est irresponsable car elle risque de retarder les décisions urgentes qui permettraient d'éviter l'irréparable.

 

Nous sommes donc entrés dans une période de périls insoutenables, de grande souffrance, et les premières victimes sont  souvent des populations déjà fortement touchées par les guerres, les conflits internes, la crise économique. Comment  ne pas penser aux conditions de vie des gens  confrontés à ces inondations d'une ampleur exceptionnelle ?


Certaines personnes trouvent la mort, nombreuses sont celles qui se retrouvent  sans abri.  Des gens sont  privés de nourriture, d'autres d'eau potable. 


Les secours arrivent difficilement car le travail des humanitaires est freiné par les glissements de terrain.  Certains villages doivent être atteints à pied ou à dos d'âne.

Les crues qui autrefois étaient naturelles sont de plus en plus liées aux activités humaines et les prévisions faites par les spécialistes ne sont pas rassurantes : le dérèglement climatique - contre lequel on n'a pas jusqu'à ce jour lutté efficacement - va entraîner une élévation des océans et une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes qui pourraient  toucher une centaine de grandes métropoles littorales à travers le monde.

Aujourd'hui la situation du monde est devenue inquiétante. Le dérèglement climatique est de plus en plus visible : les inondations sont  plus fréquentes et la sécheresse touche de nouvelles régions. 

Nous vivons désormais dans  une ambiance anxiogène d'autant plus forte que nous savons que les mesures qui seraient efficaces  ne sont pas prises.

 

                   Agir pour lutter contre les catastrophes

 

Toutes les  catastrophes - par exemple les tremblements de terre - ne sont pas liées aux activités humaines. Lorsqu'il s'agit de phénomènes tels que les inondations qui ne cessent de se multiplier à travers le monde, les activités humaines ont leur part de responsabilité.

Il apparaît alors nécessaire si l'on veut vraiment éviter la répétition des drames de revenir à un aménagement du territoire responsable tournant le dos aux dérives de notre époque : il faut cesser de croire que l'homme peut maîtriser la nature grâce aux progrès technologiques.

Il faut aussi cesser de construire des lotissements dans des zones où les risques sont trop grands. Le respect de la vie humaine doit l'emporter sur les intérêts financiers.

Les premiers mots officiels prononcés sur  une inondation  ont tendance à dire qu'il s'agissait d'une catastrophe naturelle. Cela est presque toujours  faux. Si  les cours d'eau en cause appartiennent bien à la nature, il faut  rappeler la réalité : cette nature a été contrariée par des décisions humaines qui ont privilégié l'exploitation abusive d'un territoire  apprécié pour sa beauté et son climat,  la sécurité des personnes et le respect de la nature passant au second plan. La bétonisation à outrance, l'arrachage d'arbres, d'arbustes et de haies ont profondément modifié l'écoulement des eaux et provoqué ces inondations.

L'honnêteté n'est pas toujours présente : il arrive que des maisons soient bâties sur des terrains qui étaient autrefois inondés chaque année. Toute maison et tout bâtiment qui reçoit des personnes doivent être construits sur un terrain sûr.

Alors cessons de parler de fatalité. On paie aujourd'hui les erreurs de cinquante années d'irresponsabilité dominées par les intérêts économiques. 

                                                                *

Pour faire bouger les choses, l'action des citoyens est indispensable mais elle est difficile car en France et dans la plupart des  pays la démocratie a ses limites. Depuis une dizaine d'années les inondations se sont multipliées et sont de plus en plus graves. Maintenant les inondations sont liées au dérèglement climatique. Le bilan de la COP 26 rappelle  que l'objectif  choisi était  d'atteindre une température de 1,5° C.  en 2100. Or, aujourd'hui, on sait que le réchauffement climatique sera au moins de 2,7° C. À cause de cela, les cycles naturels sont perturbés. C'est le cas de l'eau. Cela se traduit par des sécheresses plus longues en certains endroits et  par des inondations subites ailleurs.

Réparer les dégâts  ne suffira pas. Il faut sans tarder s'attaquer aux causes profondes des catastrophes. Limiter le réchauffement climatique est une urgence.  Il faut aussi arrêter de construire n'importe où, il faut cesser de détruire la nature… Tout cela  impose d'adopter un modèle de société basé sur le respect des lois de l'écologie.

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