Aller au contenu
Je fais un don Je rejoins la REV
Retour aux actualités

Par Antoine Peillon, journaliste co-référent REV Bourgogne-Franche-Comté, pour son intervention à l'occasion de l'UniREVcité 2023 


Je dois confesser une affection particulière pour les loups. Depuis l’enfance, pour des raisons personnelles. Puis, d’autant plus, depuis 1992 et 1993, moment où j’ai travaillé à la révélation du « retour » de l’espèce en France, plus précisément dans le Mercantour. Révélation que j’ai déjà racontée, notamment à l’occasion du trentième anniversaire de ce retour providentiel.

Aussi, pour vous parler des « grands prédateurs » (ours, loup, lynx) – une terminologie discutable – et de notre cohabitation actuellement catastrophique et pourtant tellement souhaitable avec eux, c’est-à-dire, au fond, de notre relation avec toute la nature (sauvage), c’est-à-dire de notre participation au « vivant », je vous propose de suivre la piste du loup qui est tellement emblématique, révélatrice, paradigmatique…

Ainsi, connaissez-vous ma pauvre amie [je devrais dire « ma sœur », au bon exemple de François d’Assise] la louve de Quissac (Lot) ?

Non ?

Eh bien voici sa triste histoire, telle que bien rapportée par France 3 Occitanie, le 13 août 2023.

Cette louve a été tuée par un tir dit « de défense », le samedi 5 août dernier, à Quissac (Lot), après avoir attaqué un troupeau de brebis. Une association pour la protection du vivant, Nos Viventia vient pourtant de révéler dans une vidéo qu’il n’y avait pas de protections autour des brebis, ni de chiens de protection dans l’enclos où celles-ci se trouvaient.

Dans le cadre d’une opération de « tir de défense simple » autorisée par arrêté de la préfète du Lot, sœur louve a été tuée par deux « lieutenants de louveterie » (titre ronflant qui ne désigne que des chasseurs volontaires souvent plus fanatiques que les autres) vers deux heures du matin. L’Office français de la biodiversité (OFB) s’est alors rendu sur place afin de procéder aux constats d’usage et à l’enlèvement du cadavre en vue de procéder à son autopsie et à la détermination de son profil génétique.

Dans une vidéo publiée le 11 août, le président de l’association Nos Viventia, Pierre Rigaux, s’est rendu à Quissac, sur les Causses du Quercy, où le loup a été abattu. Sur place, il a constaté plusieurs choses intrigantes : « Regardez, les brebis ne sont déjà pas protégées, n’importe quel prédateur peut accéder par-dessus la clôture », joignant le geste à la parole en enjambant facilement celle-ci. Avant de commenter sobrement : « Il n’y a aucune volonté des éleveurs de protéger les brebis ici, la seule volonté c’est d’éliminer les loups ».

Christophe Canal, président de la Chambre d’agriculture du Lot, communiquait dès le lendemain en des termes clairement exterminationistes : « Ce prédateur n’avait pas sa place sur notre territoire. Tout simplement car le Causse constituerait un paradis pour sa sédentarisation et la constitution d’une meute avec des dégâts sans commune mesure avec ce que nous vivions déjà avec une seule louve. Nous le voyons bien partout où le loup est implanté et s’est reproduit : impossible de s’en débarrasser et revenir en arrière, alors que les dégâts sur les troupeaux ovins et même bovins sont de plus en plus importants. »

Depuis juin 2022, date à laquelle la présence du loup dans le département a été confirmée, le bilan des prédations attribuées au loup, après analyse de l’OFB, est de 106 attaques de troupeaux, dont 38 en 2023.

Ces chiffres sont à comparer, il me semble, avec les suivants :

  • Le Lot compte 273 000 ovins (fin 2021, Insee).
  • L’Aveyron voisin : 928 000.
  • Le Tarn voisin : 324 000…

Selon une étude passionnante de Pyrénées Pays de l’ours, chaque année, plus de 445 000 tonnes d’animaux morts sont collectées au sein des élevages français par les sociétés chargées de l’équarrissage. Les ovins et caprins représentent 8% du tout, soit environ 890 000 bêtes, dont environ 750 000 ovins. Ainsi, plus de 2 000 ovins meurent en France chaque jour sur leur terrain d’élevage, de maladie, de froid, de faim, de manque de soin, d’attaques de chiens, notamment de chiens de bergers…

Dans un document du collectif d’associations Cap Loup, mis à jour en mars 2019, il est rappelé que :

  • Le total de pertes annuelles attribuées au « loup non exclu » [terminologie particulièrement inclusive…] est d’environ 11 000 ovins par an. Ceci représente 0,15% du cheptel français et moins de 1% du cheptel présent dans les secteurs géographiques concernés par la présence de l’espèce (source : Institut de l’élevage, 2018).
  • Le nombre d’ovins abattus chaque année pour la consommation humaine est 500 fois supérieur à celui du prélèvement attribué plus ou moins certainement par les loups (AGRESTE, 2015. Statistiques agricoles. Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt ; Institut de l’élevage, 2018).

Source supplémentaire : M. Benoit et G. Laignel, Institut national de la recherche agronomique – INRA, « Méthodologie d’élaboration des résultats technico-économiques en élevage ovin allaitant. Illustration en France, en zone de plaine et de montagne. Options méditerranéennes ».

Voici une autre affaire :

Connaissez-vous notre frère loup de Chiddes (Nièvre, limite Saône-et-Loire, sud du Parc naturel régional du Morvan…) ?

Non ?

Voici son histoire ubuesque.

Pour la première fois, le 13 juillet dernier, un arrêté préfectoral (préfet Daniel Barnier qui vient de partir pour le Lot-et-Garonne…) autorise le tir d’un loup dans la Nièvre, peut-être le seul loup présent actuellement dans ce département (aucun autre n’est identifié).

Le texte préfectoral est un morceau d’anthologie sur la stupidité administrative [orthotypographie comprise], dont chaque terme concourt au record de l’absurdité :

« Dans un contexte d’augmentation des signalements depuis le début de l’année 2023, deux attaques successives d’ovins sont survenues entre le 28 juin et le 1er juillet 2023 sur une exploitation agricole de la commune de CHIDDES, dans le Sud Morvan, en proximité immédiate de la Saône-et-Loire. Quatre ovins ont été tués et un a été blessé. Après expertise par les services de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), la responsabilité du loup n’a pas été écartée.

Afin d’assurer la protection des troupeaux d’ovins, des filets électrifiés de protection ont été prêtés par les services de la Direction départementale des territoires (DDT) de la Nièvre à l’éleveur. Une visite sur place, de la sous-préfète de Clamecy, référente départementale pour le loup, organisée par la direction départementale des territoires, a permis de s’assurer de la mise en place et du bon fonctionnement des filets de protection des troupeaux sur cet élevage.

Suite à la mise en place de ce dispositif et conformément aux dispositions de l’arrêté ministériel du 23 octobre 2020, le Préfet de la Nièvre a décidé d’autoriser l’éleveur à procéder à des tirs létaux, en cas de nouvelle attaque par le loup de son troupeau. Cette autorisation, limitée dans le temps, est valable jusqu’au 30 septembre 2023. Il s’agit de la première autorisation de tir de défense simple délivrée dans le département de la Nièvre. »

Quelle honte, quelle folie !

Rappelons que les lois européennes ne permettent la destruction d’individus d’une espèce protégée qu’à deux conditions :

  • Les dégâts aux troupeaux sont importants et tous les autres moyens pour leur protection ont échoué ;
  • les tirs ne nuisent pas à la conservation de l’espèce.

Or, à Chiddes :

  • Les autres moyens que les « tirs létaux » n’ont pas été testés puisque seuls des filets électriques ont été mis en place, apparemment très récemment, voire même après les deux attaques des 28 juin et 1er juillet ;
  • si le loup est finalement tué, sa conservation à l’échelle locale est plus que compromise puisque seuls des loups isolés – au mieux ! – vivent dans cette zone et qu’aucune reproduction n’y a été relevée ;
  • la mise en cause du loup dans les attaques des 28 juin et 1er juillet n’est pas établie, les constats de l’OFB concluant à une « responsabilité du loup non écartée »

Prenons un peu d’altitude pour voir si ces délires occitan et bourguignon [je pourrais en citer tant d’autres] ravagent toute la France.

Vous le savez sans doute, le loup est revenu naturellement en France depuis l’Italie en 1992 [si vous souhaitez connaître les détails de l’histoire, vous les trouverez ici et ]. Depuis, sa population a connu une progression poussive pour atteindre, en 2022, un effectif estimé à 921 individus, principalement répartis sur l’arc alpin de notre pays.

Cette année (2023), l’estimation d’une population nationale de 906 loups par les services de l’État fait apparaître, pour la première fois depuis 1992, une baisse inquiétante, après une année 2022 au cours de laquelle 162 loups ont été tués lors de tirs légaux dérogatoires aux règles européennes et internationales concernant cette espèce protégée. Ce nombre record de tirs est accompagné d’une hausse évidente des destructions totalement illégales (braconnages, empoisonnements…) clairement impunies.

Cette baisse est un vrai signe ! Le signe qu’une politique de haine de la nature a pris le pas sur la politique séculaire de protection de la nature [le premier congrès international sur la protection de la nature a eu lieu à Paris, en 1923] !

Mais, pour certains, ce n’est jamais assez !

Sur le site « chassons.com » – oui, ça existe ! -, le 23 août dernier, nous pouvions lire :

« Nous touchons bientôt à la fin août et nous avons donc voulu faire un point sur le nombre de loups gris, canis lupus lupus, qui ont été prélevés sur l’ensemble des départements français depuis le début de l’année. L’objectif de prélèvements défini par les autorités est de 174 spécimens pour 2023 (…). Pour pouvoir disposer de chiffres précis pour ce point d’étape dans les prélèvements du loup, nous avons consulté la page Facebook « Non au Loup » qui tient un décompte scrupuleux de ces prélèvements.

En date d’hier, lundi 22 août, 105 loups avaient été abattus sur l’ensemble des départements où le super prédateur est actif et soumis à des mesures de tirs de défense simples ou renforcés. (…) Pour l’heure, si ce rythme de prélèvements se poursuit, environ 13 par mois, le quota autorisé de 174 ne sera pas atteint, ajoutant encore à la détresse des éleveurs et des ruraux dont les animaux sont victimes des attaques toujours plus nombreuses du super prédateur. »

Les scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et du Conseil national de la protection de la nature (CNPN) alertent depuis plusieurs années : la facilitation de la politique de tirs combinée à une forte augmentation du taux annuel de destructions légales – passé de 10 % de la population estimée en 2018 à 19 % en 2020 – risquait de provoquer une baisse du taux de survie et un affaiblissement de la population. Nous le vérifions cette année !

De plus, le CNPN a rappelé à l’État, dans son avis du 23 mai dernier que le seuil de viabilité démographique et écologique de l’espèce, permettant sa viabilité à long terme, est estimé à 500 « individus potentiellement reproducteurs » (et non pas « 500 individus », comme souvent affirmé). Ce seuil n’étant pas atteint à ce jour, l’espèce ne peut être considérée comme ayant atteint un statut de conservation favorable. Il jugeait aussi : « L’Administration (…) ne semble plus avoir aucun objectif en termes de développement et de conservation de l’espèce sur notre territoire. La seule stratégie apparente, à ce jour, est de ralentir la croissance de sa population, particulièrement sur certains fronts de colonisation qualifiés de difficilement protégeables, d’y empêcher l’installation d’individus en dispersion, puis de meutes éventuellement et plus généralement, de ne pas laisser le loup s’installer en dehors du massif alpin. Cette stratégie relève plus de politiques agricoles que de protection de la nature. »

Bien vu, bien dit !

Car les agriculteurs productivistes ne cessent de hurler au loup, de façon plus en plus délirante. Et ils semblent bénéficier de l’écoute (nous pourrions parler plutôt d’une « entente »…) du gouvernement, donc de l’État [il sera question du président de la République un peu plus loin, ne vous impatientez pas].

Le 6 juillet dernier, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), les Jeunes agriculteurs (JA, antichambre de la FNSEA), la Fédération nationale ovine (FNO), la Fédération nationale bovine (FNB), la Fédération nationale du cheval (FNC) et « Chambres d’agriculture France » (« assemblée permanente » des chambres régionales et départementales d’agriculture) hurlaient au loup contre la dernière estimation (2023) de la population de loups en France. Les termes de leur communiqué commun donnent le ton quant à leur vision destructive de la cohabitation nécessaire des éleveurs qu’ils représentent avec l’espèce sauvage :

« [Nous dénonçons] le désengagement de l’État à se doter des moyens d’effectuer un comptage réel de la population de loups. Cette carence de l’État qui bénéficie aux loups au détriment des éleveurs, de leur outil de travail et de leur vie est intolérable. » En conséquence quoi, FNSEA / JA/ FNO / FNB / FNC et Chambres d’agriculture France « demandent aux pouvoirs publics de se ressaisir d’urgence du dossier et de préparer un plan national d’actions pour la sauvegarde de l’élevage pour 2024/2029 qui devra aboutir à la mise en place d’un seul tir de défense – sans plafond de destruction car la viabilité de la population lupine est a minima deux fois dépassée – et qui dotera les éleveurs et les chasseurs d’armes équipées de lunettes à visée nocturne ».

Plus près d’ici, le 26 mai 2023, la Chambre régionale d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté, trois des principaux syndicats agricoles de la région (FRSEA, JA, CR) et une dizaine d’organisations professionnelles ont publié un communiqué de presse intitulé « Éleveurs ou loup : le Gouvernement doit choisir ». Rien que ça ! On y lit que « dans notre région, le nombre d’attaques a littéralement explosé ces derniers mois, tant sur les ovins que les bovins, avec près de 400 victimes (sic !) recensées sur l’année 2022 et le début d’année 2023 ». Mais aussi : « Les éleveurs sont attachés par-dessus tout au bien-être, à l’intégrité et à la bonne santé de chaque bête de leur troupeau. La souffrance de leurs animaux leur est insupportable. Ils sont bouleversés, écœurés, et révoltés de retrouver au petit matin, malgré leur vigilance, brebis, agneaux, chèvres, veaux, vaches, poulains, massacrés, parfois agonisants. Ces situations provoquent un traumatisme psychologique dévastateur pour les éleveurs et au sein de leur famille. » Conclusion attendue, en forme d’appel à l’extermination des loups : « Une cohabitation est réellement impossible entre loup et élevage, et nous demandons instamment au Gouvernement que la réglementation, y compris supra-nationale, évolue enfin et le plus rapidement possible pour protéger les éleveurs. Au vu du développement des populations, la révision du statut du loup s’impose. Dans l’immédiat, nous attendons instamment du Gouvernement qu’il se mobilise en révisant et renforçant efficacement les différents dispositifs légaux, financiers, techniques… pour garantir le « zéro attaques » ; il s’agit d’assouplir en priorité significativement la procédure de mise en place des tirs de défense [tirs mortels, déjà très libéralisés…], qui restent le moyen le plus efficace pour assurer la protection des troupeaux. »

Pour mémoire, afin de rapporter ces propos outranciers au réel :

  • En 2023, la Direction régionale de l’agriculture (DRAAF) compte 272 437 ovins et 40 040 caprins, 265 400 vaches laitières, 514 900 « vaches nourrices » et 166 800 « broutards produits », 500 400 « porcs produits » en Bourgogne-Franche-Comté.
  • A propos de « la souffrance de leurs animaux », qui est « insupportable » pour les éleveurs : Il est estimé par les services publics compétents que le taux de mortalité moyen dans les élevages bovins est de 5% du cheptel par an, hors abattage bien sûr [soit plus de 39 000 bovins en Bourgogne-Franche-Comté, chaque année] ! Il peut atteindre 20% dans les « fermes » où la maltraitance animale atteint des limites qui déclenchent éventuellement l’action publique… Plus généralement, un récent rapport du ministère de l’Intérieur (octobre 2022) sur « Les atteintes envers les animaux domestiques enregistrées par la police et la gendarmerie depuis 2016 » relève : « En 2021, 2,9 infractions visant les animaux domestiques ont été enregistrées pour 10 000 habitants dans les communes rurales, soit un taux [près de deux fois] plus élevé que la moyenne nationale qui est de 1,7 acte pour 10 000 habitants. »

Avec un taux supérieur à 3,5 atteintes pour 10 000 habitants, voici les 14 départements où l’on compte le plus de maltraitance animale :

En Occitanie : l’Aveyron, la Lozère et l’Ariège

En Nouvelle-Aquitaine : Corrèze, Haute-Vienne et la Creuse

En Auvergne Rhône-Alpes : l’Allier

En Bourgogne-Franche-Comté : la Nièvre et la Haute-Saône

En Centre Val-de-Loire : l’Indre

Dans le Grand-Est : l’Aube et la Haute-Marne

En Normandie : l’Orne

En Corse : Haute-Corse

Il n’empêche !

En 2023, comme jamais depuis la loi de protection de la nature de 1976, le constat s’impose : l’État français, au service exclusif des lobbies des pires chasseurs ainsi que des pires éleveurs et agriculteurs, développe une politique environnementale qui participe au « grand massacre » mondial des espèces vivantes et transpire « la haine de la nature »[1]. Cette politique, appliquée à la soi-disant « gestion » du loup, est comme un symptôme purulent de cette haine.

Comment interpréter autrement les annonces simultanées du président de la République et les tueries de loups perpétrées de plus en plus aveuglément par des agents de l’État ? Le 21 juillet 2022, à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées), Emmanuel Macron avait promis à des éleveurs la création d’une « brigade loup »[2] dédiée aux Pyrénées et au Massif central. Cette brigade, comptant dix agents de l’OFB, a été installée à Rodez (Aveyron), le 24 juillet dernier, et aussitôt saluée par la secrétaire d’État à la biodiversité Sarah El Haïry notoirement acquise au lobby des chasseurs. Pis encore, le président s’engageait, le même jour, à faire évoluer le statut du loup à l’échelle européenne…

Je ne suis pas de ceux qui sont surpris par une telle dérive, ayant déjà relevé, le 23 février 2019, au Salon de l’agriculture (Paris), que le chef de l’État avait eu ce moment de grasse démagogie : « Le loup, on va le réguler. On va le faire de manière pragmatique, sur le terrain. On va le réguler avec les préfets. » Il continuait, s’adressant à des éleveurs de vaches Gascogne, et sur le ton de la plaisanterie : « Comment vous dites pudiquement, vous, ‘‘du prélèvement’’, c’est ça ? Vous effarouchez les ours et vous prélevez les loups… » L’encouragement au braconnage était flagrant et symbolisait une passion violente pour la transgression de toutes les règles.[3]

Entre novembre 1992 et novembre 2022, le concept global d’effondrement s’est imposé à nos consciences depuis longtemps alertées[4]. Je pense aujourd’hui à ces mots si clairvoyants de l’inoubliable Pierre Pfeffer, en préface à l’ouvrage de Gilbert Massol, Le Mouflon (2005) : « La défense de la nature et surtout celle des espèces animales est malheureusement un éternel combat et même un combat féroce, épuisant, souvent décevant, contre les pesanteurs administratives, les préjugés ancestraux et avant tout contre des intérêts matériels et politiques à courte vue. » Dont acte. Continuons le combat !

Ce texte servira de base à mon intervention, le samedi 26 août 2023,
à l’uniREVcité du parti Révolution écologique pour le vivant (REV), à Sementron (Yonne).


[1] Parmi une multitude d’excellents livres d’alarme, ces deux essentiels : François Ramade, Le grand massacre. L’avenir des espèces vivantes, Hachette, 1999, et Christian Godin, La haine de la nature, Champ Vallon, 2012.

[2] Brigade mobile d’intervention Grands prédateurs terrestres, de l’Office français de la biodiversité (OFB) : https://www.loupfrance.fr/gestion-des-impacts-du-loup/brigade-mobile-d-intervention-loup/

[3] Antoine Peillon, Cœur de boxeur, Les Liens qui Libèrent, 2021, pp. 165 et 166.

[4] Face à l’effondrement, quelques pistes, peut-être, de réparations du monde : https://longsformats.com/2021/01/15/reparer-le-monde/

Vos commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article

Laisser un commentaire

Enregistrer mes informations dans le navigateur pour les prochains commentaires