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Par Olympe Bardon, co-référente Occitanie 

L’ouverture imminente des JO se prépare depuis un an. La date approchant, la mise en place d’un nettoyage social a coup de violences policières est devenue la norme pendant les préparations des jeux. La pression instaurée sur les personnes précaires comme les sans-domicile-fixe, les travailleureuses du sexe ), les réfugiés, etc. s’est récemment intensifiée. Le gouvernement français tient tellement à donner une bonne image aux touristes venues profiter des festivités qu’il est prêt à brutaliser et invisibiliser tout un pan de la population pour arriver à ses fins.

Des expulsions olympiques, mais discrètes

D’après Le Média, 13 000 personnes ont été expulsées de chez elles, en périphérie des Jeux et dans d’autres régions de la capitale, pour cacher l’ampleur de la misère sociale du pays.  

Ces personnes sont ensuite envoyées dans ce qu’on appelle des « SAS régionaux » , dont la création remonte à avril 2023. Ces structures reçoivent les personnes expulsées ou déplacées pour les reloger et les accompagner au mieux, selon le discours officiel. En réalité, ces expulsions se font généralement dans la violence et la répression policière et sans leur accord préalable : les individus concernés ne savent pas où ils vont être envoyés ni ce qui va leur arriver. D’après  Paul Alauzy, du collectif Le revers de la médaille, seulement 40% d’entre eux trouvent une solution de relogement sur place tandis que la majorité se retrouve une nouvelle fois à la rue.

Une multiplication des mesures antisociales

Bien évidemment, ce phénomène de nettoyage social existait déjà auparavant mais il s’est fortement accentué avec la tenue de Jeux Olympiques à Paris. Les travailleuses du sexe, notamment, se font harceler quotidiennement par la police qui leur demande de quitter leur secteur habituel. On peut prendre pour exemple le bois de Vincennes où les travailleuses du sexe (dont des femmes nigérianes qui sont victimes de trafic d’êtres humains), ont subi 22 opérations de contrôle par mois et ce depuis le mois de juin, de la part des forces de l’ordre.  Ce qui en a résulté : 37 OQTF (obligation de quitter le territoire français) alors que ces femmes, lorsqu’elles sont victimes de traite, devraient obligatoirement être protégées par la loi de 2016 supprimant le délit de racolage dans ce cas précis. 

Même tarif pour les usagers et usagères de drogues qui tombent sous le coup d’un arrêté préfectoral parisien leur interdisant certains secteurs de Paris et de Seine-Saint-Denis. Tous ces arrêtés discriminatoires rendent la tâche des associations de solidarité quasiment impossible. L’arrêté du d’octobre 2023 qui interdisait la mise en place de distribution alimentaire dans un périmètre allant du Xème au XIXème arrondissements de Paris durant un mois, sous prétexte que ce type d’évènement faisait venir des sans-abris, était particulièrement représentatif de la politique anti-humaniste menée pour organiser les JO. Il fut finalement annulé par la suite, grâce à la mobilisation sans failles des associations. 

Les droits humains mis à mal par la Macronie, y compris hors JO

La misère exposée au monde entier pendant les JO est une perspective inacceptable pour le gouvernement, qui n’a pourtant rien fait pour la stopper en 7 ans.

Au contraire, c’est en grande partie à cause de la loi Darmanin que le sans-abrisme a augmenté :  selon la Fondation Abbé Pierre, le nombre de SDF a doublé en 10 ans. Ils et elles étaient 143 000 à dormir dans la rue en 2012 et très probablement plus de 300 000 aujourd’hui. Cette augmentation concerne notamment la région parisienne car elle interdit d’office aux personnes étrangères de bénéficier de l’hébergement d’urgence. La loi Kasbarian fait également beaucoup de dégâts en s’opposant à l’occupation de bâtiments inoccupés par des personnes sans abri. 

Les Jeux Olympiques ne font qu’aggraver et mettre en lumière une situation déjà dramatique où le harcèlement et la pression subis par ces personnes sont quotidiens. Pourtant Emmanuel Macron déclarait en  2017 : “Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des femmes et des hommes dans les rues.” Loin d’avoir atteint cet objectif utopique, le président a aggravé le problème.

Les personnes sans abri ne sont pas les seules visées par les atteintes aux droits humains déployées par le gouvernement. Les salariées de l’hôtel parisien Le Collectionneur, privatisé à l’occasion des Jeux, dénoncent des salaires de misère et qui n’auraient pas été augmentés depuis au moins 7 ans. 

Malgré tout, certains politiques ne restent pas inactifs face à ce constat alarmant. Le groupe parlementaire de la France Insoumise, au sein duquel siège notre député Aymeric Caron, vient tout juste d’ordonner une commission d’enquête populaire sur les implications sociales, économiques et écologiques des JO 2024.

La REV condamne fermement la politique macroniste à la fois hypocrite, violente et raciste et demande que de vraies mesures soient mises en place afin de préserver les droits et la dignité des personnes, pendant et après les Jeux Olympiques. 


Sources : 

https://www.francetvinfo.fr/societe/jo-de-paris-2024-des-salaries-debrayent-a-l-hotel-du-collectionneur-privatise-par-le-comite-international-olympique_6686370.html

https://lafranceinsoumise.fr/2024/07/25/jop-2024-nous-mettons-en-place-une-commission-denquete-populaire/

https://www.youtube.com/watch?v=caVcByDrs-0&t=11s

https://www.youtube.com/watch?v=wsEEuVBLVlY



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