Pourquoi doit-on se mobiliser pour la Journée mondiale pour la fin du spécisme ?
Le 31/08/24
Les origines de cette journée
Cette journée a été créée à l’initiative de l’association suisse Ecologie et Altruisme en 2015. C’est une association qui mêle, comme son nom l’indique, écologie et antispécisme dans un souci de cohérence et de mise en considération des intérêts des animaux non humains.
Depuis, cette journée a été reprise partout dans le monde et par plusieurs associations animalistes avec la popularisation du combat contre le spécisme. C’est pourquoi ce samedi 31 août à Montpellier, Rennes ou même Lyon, une marche va se tenir pour demander la fin de toutes formes d’exploitations animales inhérentes au spécisme.
Mais le spécisme , qu’est ce que c’est ?
La définition du spécisme, désormais proposée par les dictionnaires est la suivante : ’”une idéologie postulant une hiérarchie entre les espèces, spécialement la supériorité de l’être humain sur les animaux“ .
Le spécisme, par extension au racisme, au sexisme, aux LGBTQIA+phobies etc…, est une discrimnation comme une autre qu’il convient de faire disparaître, en revoyant de manière radicale notre vision des animaux non humains qui partagent notre planète.
Ce mot a été inventé par le psychologue Richard Ryder dans les années 1970 qui l’employa pour la première fois dans une brochure contre l’expérimentation animale. Mais le terme ne fut véritablement démocratisé que cinq ans plus tard par Peter Singer dans son ouvrage « Animal Libération ».
Le problème du spécisme est complexe et comporte de multiples facettes car il s’illustre dans plusieurs domaines d’exploitation que ce soit pour l’alimentation, l’habillement, les spectacles, l’expérimentation animale, les abandons, la chasse, etc…. Et c’est toute la difficulté liée à l’insertion et à la banalisation du spécisme profondément ancré dans notre société.
La plupart des êtres humains, par leur culture et leur éducation, trouve parfaitement normal et acceptable de tuer les animaux à une échelle massive pour préserver nos propres intérêts et conforts. Nous détournons ainsi les yeux face au sort de certains animaux discriminés et les lobbies publicitaires font en sorte de nous déconnecter de la réalité de la souffrance et de l’horreur liée notamment aux élevages, à la pêche et aux abattoirs qui englobent la grande majorité de l’exploitation animale.
Quelques chiffres et conséquences
C’est environ 2000 milliards d’animaux qui sont tués chaque année dans le monde. À elle seule, la France abat 3 200 000 animaux chaque jour (3 millions d’animaux terrestres et 200 000 animaux aquatiques), 2400 par minute, 90 animaux chaque seconde.
Quand on sait à quel point ce massacre de masse est inutile et réalisé dans des conditions cruelles, il est d'autant plus urgent que tout ce système qui inflige tellement de souffrances aux animaux non humains soit aboli au plus vite. Surtout lorsque l’on prend conscience que manger des animaux est une aberration éthique, écologique et sanitaire.
La société dans laquelle nous vivons est construite pour nous faire oublier que les animaux sont des êtres sensibles et sentients et, qu’à ce titre, ils ont conscience d’eux-mêmes et ressentent tout un panel d’émotions différentes (la tristesse, la peur, la joie…).
Nous consommons des individus et les considérons comme des objets à notre entière disposition, alors qu’ils ont une famille, des enfants, des projets et une vie qui leur appartient mais que nous nous permettons de voler au nom de la suprématie et de la domination de l’être humain.
Outre l’aspect éthique, le spécisme et surtout l’élevage qui en découle, sont également des aberrations écologiques majeures.
Par exemple, l’élevage bovin produit plus de gaz à effet de serre à lui seul que tous les transports réunis soit 14,5 % des émissions mondiales. Mais ce n’est malheureusement pas le seul aspect problématique de la question.
En effet, dans la forêt amazonienne, près de 63% de la déforestation est due à l’élevage dont les produis sont ensuite importés notamment en France. La forte consommation d’eau de ce secteur est également préoccupante car, pour produire un kilo de viande, 7900 litres d’eau sont nécessaires contre 50 litres pour 1 kg de légumineuses comme les pois cassés où les lentilles.
Quant au domaine sanitaire, de nombreuses études scientifiques le confirment aujourd’hui : l'élevage est générateur de zoonoses et donc favorise la propagation des maladies comme le virus H5N1 par exemple, ou plus communément la grippe aviaire, qui trouve sa source dans les élevages géants asiatiques de poulets, canards et oies du sud-est. Le résultat de cette catastrophe, ce sont 130 millions de poulets abattus à cause de notre de notre spécisme délirant et de notre obstination à continuer coûte que coûte à exploiter et massacrer en masse des animaux sentients et ce, même lorsque cela va à l’encontre de la santé humaine.
Des humains eux aussi broyés par le système spéciste
Ce fait est encore relativement peu connu du grand public, mais les employé·es d’abattoirs sont aussi les victimes d’un système spéciste impitoyable.
Certain·es d’entre elles et eux ont témoigné au fil des années et toutes et tous décrivent la même chose : les conditions de travail absolument inacceptables, la mise à mort des animaux dans des conditions effroyables, la prise d'alcool et substances diverses pour tenir le coup psychologiquement… La majorité des personnes qui y travaillent sont d’ailleurs des personnes migrantes qui arrivent dans les pays occidentaux comme la France et, n’ont pas d’autre alternative que de travailler dans ces lieux terribles.
Les éleveurs et éleveuses sont malheureusement dans le même cas, car 370 éleveurs et éleveuses se suicident chaque année en France, le plus souvent en raison de dettes colossales que ces dernières et derniers sont obligé·es de contracter et qui finissent pas les submerger.
Pourtant, la solution de la reconversion existe. L’association et sanctuaire suisse Co&exister, fondée par Virginia Markus et avec laquelle nous sommes partenaires, a mis en place un système d’aide à la reconversion professionnelle , pour les éleveurs et éleveuses qui souhaitent s’en sortir et qui refusent de continuer à exercer leur métier.
Le programme de la REV pour en finir avec le spécisme
La REV, en tant que parti politique, défend la fin du spécisme et de toutes formes d’exploitations animales, et promeut la reconversion des éleveurs et éleveuses.
Nous prônons l’abolition des élevages et de l’exploitation animale par étape et en concertation avec les acteurs et actrices du secteur qui pourront se tourner vers des métiers comme maraîchers, cultivateurs, viticulteurs etc… mais aussi changer complètement de domaine professionnel.
Favoriser l’expansion de l’alimentation végane est aussi l’une de nos priorités en faisant reconnaître la validité, par les autorités sanitaires, du régime végétalien.
Un autre monde et des modèles de société antispécistes sont possibles.
Où nous vivrons en harmonie et respect avec les animaux non humains.
Profitons de la Journée mondiale pour la fin du spécisme pour faire entendre cette voix éthique, écologique, morale et sanitaire ! C’est le sens de l’histoire.
https://encyclo-philo.fr/specisme-a
https://www.l214.com/animaux/chiffres-cles/statistiques-nombre-animaux-abattus-monde-viande/
https://www.greenpeace.fr/elevage/
https://reporterre.net/L-elevage-industriel-est-un-reservoir-a-pandemies-humaines
https://blog.l214.com/2020/05/19/confessions-dune-employee-dabattoir
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